Prof. Jassem AJAKA
Physicist and Economist

Les prémices d’un boom économique à Tripoli

Phlippe Hage Boutros

Depuis le début de la semaine, les annonces sur l’avancement de projets se multiplient. Un bourdonnement qui laisse présager d’un nouveau départ pour la deuxième ville du pays.Depuis quelques années, l’actualité de Tripoli est phagocytée par les stigmates de la guerre voisine et des poussées de violence interne, aux grand dam des entrepreneurs locaux qui tentent d’y maintenir une activité. Mais la situation pourrait peut-être changer. « Un peu plus d’un an après le dernier attentat en date, qui avait fait sept victimes dans le quartier de Jabal Mohsen en janvier 2015, la situation sécuritaire à Tripoli est aujourd’hui excellente », affirme le directeur du port de la ville, Ahmad Tamer. De fait, la semaine a été marquée par une série d’annonces confirmant le regain d’activité de la deuxième ville du pays, mais qui ne pèserait environ que 10

Trop tôt

Le quai flambant neuf de 600 mètres de long jouxte, lui, les limites de la ZES, dont la réalisation a été repoussée pendant des années depuis sa consécration par une loi en 2008. « Les opérations de remblayage pour créer la zone terrassée de 550 000 m² lancées en octobre – une opération de près de 25 millions de dollars financés par le CDR – ne seront pas terminées avant un an et demi », avance Mme Hassan. « Ce temps pourra toutefois être employé à trouver les fonds pour financer les infrastructures de la ZES », ajoute-t-elle.

Pour autant, la construction de cette zone qui doit accélérer le développement économique de la ville en attirant les investissements étrangers est encore loin d’être acquise. « Les lois qui doivent mettre en place les mesures d’incitation fiscale de la ZES doivent être encore votées et le gouvernement doit se décider à allouer un budget à l’autorité pour financer son recrutement et ses projets », confirme le conseiller au ministère de l’Économie et du Commerce, Jassem Ajaka.

« De manière générale, il est encore trop tôt pour se réjouir, que ce soit pour la ZES ou pour la ville », conclut-il, soulignant que la relance de l’activité économique à Tripoli dépend surtout d’une stabilisation durable en Syrie. En attendant, l’État libanais étudie déjà la possibilité de construire une ligne ferroviaire de 30 km vers la frontière syrienne, au départ de l’ancienne gare située au sud de la zone portuaire. « Le lancement d’un appel d’offres était prévu au printemps, mais la finalisation de l’étude technique a pris du retard suite à certaines difficultés posées par la topographie du terrain », indique une source au CDR, sans plus de précisions.

Source: Orient-Le-Jour

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